Compteur avant Trail blanc du Sancy 204

lundi 29 octobre 2012

photos médaille finisher



Endurance trail des templiers 26/10/2012


Ça fait quelques temps que je n’ai rien ajouté à mon blog, le temps m’a manqué.
Voici donc pour me rattraper le compte rendu de l’endurance trail des Templiers.

Nous voici donc jeudi matin. 
Cédric vient d’arriver à chez moi. Il vient  de Germiny. Une petite pause-café et nous voici parti pour Millau. 
Deux heures quinze plus tard nous voici arrivé. Le temps est mitigé, pas mal de nuages mais il fait bon.

Direction l’hôtel, la chambre classique, pas besoin de luxe. Du moment qu’il y a un bon lit et une douche chaude !
 On mange dans la chambre. Cédric avait prévu le coup. Au menu : jambon, chips, fromage, compote.
Nous allons récupérer notre dossard sur le salon des Templiers. Passage obligé, c’est le rendez-vous de tous les acteurs du trail.  Équipementiers, nutrition, mais également pas mal de personnes venues pour ‘’vendre’’ leurs trails aux nombreux compétiteurs déambulant dans les allées. Nous restons environ une heure avant de rentrer à l’hôtel pour préparer les affaires.
Nous rejoignons Guillaume qui partagera la chambre avec nous (c’est une chambre pour quatre personnes).
Fin des préparatifs et dodo de bonne heure car le réveil va sonner à 02h00, la course partant à 04h00. Et aux dernières nouvelles, il ne va pas faire beau, beaucoup de plus !!
Le réveil sonne. On s’habille, petit dej et direction le départ.
On est un peu en avance, pas grand monde, on cherche un endroit où ce mettre au chaud mais les tentes sont fermées. Les coureurs arrivent au fur et à mesure et s’amoncelles derrière l’arche de départ. L’ambiance et bonne, on rigole.
Pour l’instant pas de pluie mais ça ne va pas durer ! C’est le moment des dernières consignes des organisateurs.

Nous avons décidés Cédric et moi de courir ensemble et ça me va pas mal. J’ai des soucis de gestion sur ultra. Je pars souvent trop vite, je le paye cash ensuite.  Alors j’ai décidé de suivre Cédric à la culotte.

C’est le départ,  accompagné par la musique d’Era. Les fumigènes tenues par  les bénévoles forment une haie d’honneur.
Rapidement nous quittons le bruit de la foule, nous sommes 800 coureurs qui courons dans un parfait silence, concentrés.
Les deux premiers kilomètres se font sur le bitume mais rapidement nous la quittons pour un chemin qui grimpe fort, c’est la première côte : la côte de carbassas : 3,2 Km et 456M+
Je prends mon rythme dans cette côte, je me retourne, plus de Cédric, pas grave je l’attendrais en haut. Normalement pour donner du courage l’organisation devait mettre des panneaux d’encouragement. Comme m’a dit Cédric ’’ le mec ne s’est pas levé ce matin " c’est vrai que vu le temps qui nous attends, on peut le comprendre !

En haut de la côte je m’arrête et attends Cédric, on repart ensemble. Sur le plateau qui suit nous avons décidé de tenir le 10 - 10,5 Km/h de moyenne. Ce n’est pas facile, d’habitude je serais plutôt autour de 12 Km/h mais comme je veux arriver au bout...

Le plateau, il faut le dire, c’est chiant !! Plutôt plat et large, c’est fait pour étirer le peloton. Premier arrêt pipi et c’est le moment ou le ciel a décidé de craquer. Il pleut. On enfile la veste de pluie, capuche sur la tête. On repart.
Au bout d’une dizaines de bornes, le chemin devient plus étroit et ça descend. Pas mal de racines, rochers, des ressauts à sauter.  On file bon train les uns derrière les autres, j’ouvre la route.
Des lumières…c’est le premier ravitaillement à la Cresse. Beaucoup de monde, pas facile de se frayer un chemin pour atteindre les bouts de bananes, pâtes de fruits ou autres. Je remplis mes gourdes et mange des bouts de bananes, j’adore ça !! On commence à se refroidir, Cédric sonne le départ.
Ensuite deux "petites côtes’’ avant la plus importante la côte de Peyrelade-Piédestal. Je passe devant et mène bon train. Peut-être un peu trop, en haut de la côte j’ai l’impression de l’avoir monté trop vite et j’ai peur d’avoir cramé du "jus’’.
Ensuite c’est à nouveau un plateau avec des chemins plus larges. Il pleut toujours et beaucoup !
Autour de huit heures le soleil fait son apparition. Enfin soleil, plutôt un brin de lumière car le ciel est très chargé. J’ai la forme et de bonnes sensations. Je guette dans mon dos ce que fait Cédric et m’arrête de courir quand il s’arrête.
S’en suit les montées et descentes, les ravitaillements ou il faut s’arrêter très peu de temps. On se refroidit très vite et ensuite c’est très difficile de relancer la machine.
On c’est calé avec Cédric, dans les montées il passe devant, il a la bonne allure et gère bien. Dans les parties plus plates et roulantes je passe devant. 
Mais au 52 km dans la côte de Peyreleau, je cale ! En fait je dors, je ferme les yeux tout seul et j’ai froid. Merde ! Que ce passe-t-il ? Je prends un gel au cas où. On fait une pause. 
En haut, Cédric reste devant et je cale toujours. On marche rapidement en alternant tant bien que mal un peu de course à pied. 
On arrive au ravito, je m’assoie et ferme les yeux. Cédric vient me voir et me dit de manger, il a raison. 
Et puis merde je suis arrivé là, je vais me défoncer. Il me tend un yaourt, apparemment ils sont très bons. Et c’est vrai, ils sont délicieux, un délice. J’en mange deux, des bons yaourt à la vanille. On se change tous les deux. Je mets de la pommade à l’entrejambe car le frottement et toute cette flotte commence à m’irriter. Depuis le début, à chaque ravito je me tartine mais au bout de deux kilomètres il n’y a plus rien, cette pluie rince tout !!

On repart et j’ai retrouvé la patate, comment, pourquoi ? Les yaourts, les vêtements secs ? On cours sur le plateau. Je signale à Cédric que l’an dernier j’étais à l’agonie ici même. Un an plus tard je cours à 10 km/h  au même endroit. Nous sommes seuls, on ne croise qu’un coureur. Les plus beau paysages sont là, entre le ravitaillement de st André de Vezine et celui de la Roque ste Marguerite. 
Avec le chaos de Montpelier le vieux dans la brume ça donne un effet écossais et mystérieux.
La descente menant au ravito de la Roque est très technique, je suis devant et essaye de tenir un bon rythme mais ce n’est pas simple. Avec cette pluie ça glisse pas mal. On rattrape deux coureurs qui ne doivent pas aimer les descentes, ils sont à l’arrêt.  

Au ravito de la Roque, on est dans les 440 d’après les bénévoles. A nouveau on "tape’’ dans les yaourts….au citron, très bon.  Les sorties de ravito sont de plus en plus durs ! Ça caille ! On claque des dents.
Nouvelle côte : côte de pierrefiche qui ce passe bien, Cédric devant qui mène l’allure, moi derrière et deux autres gars à qui cela doit convenir également ?  En haut on allume les frontales, il commence à faire nuit.  A moins d’une ‘’coquille’’ on est sur de terminer alors on ne prend pas de risque, on marche.  Le chemin est très étroit, technique et avec la pluie, la nuit. Bref on a de l’avance, on gère !
Au pied de la côte de Massebiau, je ne me sens pas bien, fébrile. Je sais pourquoi. Je ne bois plus beaucoup et m’alimente pas depuis le dernier ravitaillement. Je galère, fais des pauses, cette montée et énorme, beaucoup de boue, beaucoup de hautes marches faites de rocher à escalader. Quelques fois il faut se tenir aux branches pour ne pas reculer. Cédric m’attends sur les parties plus plates. Je me décide à prendre deux gels. Peut-être un peu tard ? Ma lampe n’éclaire plus, quel con, je n’ai pas changé la pile au dernier ravito. Cédric m’éclaire avec sa frontale, je change ma pile à 850 M d’altitude sous la pluie en plein vent !! grrrr !! Quel idiot. On repart, ça va mieux. On croise deux gars de l’organisation qui nous signale la proximité du dernier ravito : ’’la ferme du cade’’ et effectivement rapidement on arrive au ravito.
Coca, soupe, banane et taboulé…wahouu le mélange !!!! Pas mal de coureurs sont arrêtés transis de froid avec leurs couvertures de survies. 
On repart. Bon maintenant il reste une descente et c’est fini.  Et à nouveau, j’ai très très froid, les yeux qui se ferment tous seuls. Je me demande comment je ne suis pas tombé, heureusement c’est plat. Cédric avait froid aussi, il est parti un peu devant.
Et puis d’un coup, ça repart,  je trottine. On aborde la dernière descente. Et celle-là, elle est fortiche !! Un chemin de 50 Cm qui zigzag entre les arbres et les buissons. De la boue bien glissante. Une femme galère pas mal, je la double et mène bon train autant que l’on peut sans tomber. D’un coup on remonte. Nous voilà devant la grotte du hibou. On passe à l’intérieur, c’est fun !
A nouveau la descente et enfin le speaker ce fait entendre, les tentes blanches éclairées apparaissent. Millau est là et nous attend.  C’est  très joli. Dernières foulées et dernières traversé de boues.
L’arche de l’arrivée. Le speaker qui annonce mon nom. Ca y est c’est fini. Sentiments bizarres. Heureux d’avoir terminé et en même temps l’impression de débarquer, de revenir à la civilisation, les bruits, la lumière,… Mais ça caille je suis trempé et super content d’avoir terminé. On a tellement imaginé avec Cédric, le bon repas, la bonne douche, le fait d’être au chaud, de manger des crocodiles Haribo dans notre lit en ‘’matant’’ la télévision.
Cédric est arrivé il y  a un quart d’heure. Il est 23h50 est j’ai terminé mon premier Ultra.
En conclusion, mon premier ultra : 104 Km et 4700 M+. De la pluie sans arrêt qui a durci la course. Pour une fois je suis parti cool. Est-ce que je serais arrivé si j’étais parti sur mon train classique ?? Je ne sais pas, pas sûr.  A mon avis, en analysant, je pense que l’on peut faire autour de deux heures de moins, surtout s’il avait fait beau. En tout cas merci à Cédric. Super course à deux.