Ça fait quelques temps que je n’ai rien ajouté à mon blog,
le temps m’a manqué.
Voici donc pour me rattraper le compte rendu de l’endurance
trail des Templiers.
Nous voici donc jeudi matin.
Cédric vient d’arriver à chez
moi. Il vient de Germiny. Une petite pause-café et nous voici parti pour Millau.
Deux
heures quinze plus tard nous voici arrivé. Le temps est mitigé, pas mal de
nuages mais il fait bon.
Direction l’hôtel, la chambre classique, pas besoin de
luxe. Du moment qu’il y a un bon lit et une douche chaude !
On mange dans
la chambre. Cédric avait prévu le coup. Au menu : jambon, chips, fromage,
compote.
Nous allons récupérer notre dossard sur le salon des
Templiers. Passage obligé, c’est le rendez-vous de tous les acteurs du
trail. Équipementiers, nutrition, mais
également pas mal de personnes venues pour ‘’vendre’’ leurs trails aux nombreux
compétiteurs déambulant dans les allées. Nous restons environ une heure avant
de rentrer à l’hôtel pour préparer les affaires.
Nous rejoignons Guillaume qui partagera la chambre avec nous
(c’est une chambre pour quatre personnes).
Fin des préparatifs et dodo de bonne heure car le réveil va
sonner à 02h00, la course partant à 04h00. Et aux dernières nouvelles, il ne va
pas faire beau, beaucoup de plus !!
Le réveil sonne. On s’habille, petit dej et direction le départ.
On est un peu en avance, pas grand monde, on
cherche un endroit où ce mettre au chaud mais les tentes sont fermées. Les coureurs arrivent au fur et à mesure et s’amoncelles derrière l’arche de départ.
L’ambiance et bonne, on rigole.
Pour l’instant pas de pluie mais ça ne va pas durer ! C’est
le moment des dernières consignes des organisateurs.
Nous avons décidés Cédric et moi de courir ensemble et ça me
va pas mal. J’ai des soucis de gestion sur ultra. Je pars souvent trop vite, je
le paye cash ensuite. Alors j’ai décidé
de suivre Cédric à la culotte.
C’est le départ, accompagné par la musique d’Era. Les fumigènes
tenues par les bénévoles forment une
haie d’honneur.
Rapidement nous quittons le bruit de la foule, nous sommes
800 coureurs qui courons dans un parfait silence, concentrés.
Les deux premiers kilomètres se font sur le bitume mais
rapidement nous la quittons pour un chemin qui grimpe fort, c’est la première
côte : la côte de carbassas : 3,2 Km et 456M+
Je prends mon rythme dans cette côte, je me retourne, plus
de Cédric, pas grave je l’attendrais en haut. Normalement pour donner du
courage l’organisation devait mettre des panneaux d’encouragement. Comme m’a
dit Cédric ’’ le mec ne s’est pas levé ce matin " c’est vrai que vu
le temps qui nous attends, on peut le comprendre !
En haut de la côte je m’arrête et attends Cédric, on repart
ensemble. Sur le plateau qui suit nous avons décidé de tenir le 10 - 10,5 Km/h
de moyenne. Ce n’est pas facile, d’habitude je serais plutôt autour de 12 Km/h
mais comme je veux arriver au bout...
Le plateau, il faut le dire, c’est chiant !! Plutôt
plat et large, c’est fait pour étirer le peloton. Premier arrêt pipi et c’est
le moment ou le ciel a décidé de craquer. Il pleut. On enfile la veste de
pluie, capuche sur la tête. On repart.
Au bout d’une dizaines de bornes, le chemin devient plus
étroit et ça descend. Pas mal de racines, rochers, des ressauts à sauter. On file bon train les uns derrière les
autres, j’ouvre la route.
Des lumières…c’est le premier ravitaillement à la Cresse.
Beaucoup de monde, pas facile de se frayer un chemin pour atteindre les bouts
de bananes, pâtes de fruits ou autres. Je remplis mes gourdes et mange des
bouts de bananes, j’adore ça !! On commence à se refroidir, Cédric sonne
le départ.
Ensuite deux "petites côtes’’ avant la plus importante la
côte de Peyrelade-Piédestal. Je passe devant et mène bon train. Peut-être un
peu trop, en haut de la côte j’ai l’impression de l’avoir monté trop vite et j’ai
peur d’avoir cramé du "jus’’.
Ensuite c’est à nouveau un plateau avec des chemins plus
larges. Il pleut toujours et beaucoup !
Autour de huit heures le soleil fait son apparition. Enfin
soleil, plutôt un brin de lumière car le ciel est très chargé. J’ai la forme et
de bonnes sensations. Je guette dans mon dos ce que fait
Cédric et m’arrête de courir quand il s’arrête.
S’en suit les montées et descentes, les ravitaillements ou
il faut s’arrêter très peu de temps. On se refroidit très vite et ensuite c’est
très difficile de relancer la machine.
On c’est calé avec Cédric, dans les montées il passe devant,
il a la bonne allure et gère bien. Dans les parties plus plates et roulantes je
passe devant.
Mais au 52 km dans la côte de Peyreleau, je cale ! En fait je
dors, je ferme les yeux tout seul et j’ai froid. Merde ! Que ce passe-t-il ?
Je prends un gel au cas où. On fait une pause.
En
haut, Cédric reste devant et je cale toujours. On marche rapidement en alternant
tant bien que mal un peu de course à pied.
On arrive au ravito, je m’assoie et
ferme les yeux. Cédric vient me voir et me dit de manger, il a raison.
Et puis
merde je suis arrivé là, je vais me défoncer. Il me tend un yaourt, apparemment
ils sont très bons. Et c’est vrai, ils sont délicieux, un délice. J’en mange
deux, des bons yaourt à la vanille. On se change tous les deux. Je mets de la
pommade à l’entrejambe car le frottement et toute cette flotte commence à m’irriter.
Depuis le début, à chaque ravito je me tartine mais au bout de deux kilomètres il n’y a plus rien, cette pluie rince tout !!
On repart et j’ai retrouvé la patate, comment, pourquoi ?
Les yaourts, les vêtements secs ? On cours sur le plateau. Je signale à
Cédric que l’an dernier j’étais à l’agonie ici même. Un an plus tard je cours à
10 km/h au même endroit. Nous sommes seuls,
on ne croise qu’un coureur. Les plus beau paysages
sont là, entre le ravitaillement de st André de Vezine et celui de la Roque ste
Marguerite.
Avec le chaos de Montpelier le vieux dans la brume ça donne un
effet écossais et mystérieux.
La descente menant au ravito de la Roque est très technique,
je suis devant et essaye de tenir un bon rythme mais ce n’est pas simple. Avec
cette pluie ça glisse pas mal. On rattrape deux coureurs qui ne doivent pas
aimer les descentes, ils sont à l’arrêt.
Au ravito de la Roque, on est dans les 440 d’après les
bénévoles. A nouveau on "tape’’ dans les yaourts….au citron, très bon. Les sorties de ravito sont de plus en plus
durs ! Ça caille ! On claque des dents.
Nouvelle côte : côte de pierrefiche qui ce passe bien,
Cédric devant qui mène l’allure, moi derrière et deux autres gars à qui cela
doit convenir également ? En haut
on allume les frontales, il commence à faire nuit. A moins d’une ‘’coquille’’ on est sur de
terminer alors on ne prend pas de risque, on marche. Le chemin est très étroit, technique et avec
la pluie, la nuit. Bref on a de l’avance, on gère !
Au pied de la côte de Massebiau, je ne me sens pas bien,
fébrile. Je sais pourquoi. Je ne bois plus beaucoup et m’alimente pas depuis le
dernier ravitaillement. Je galère, fais des pauses, cette montée et énorme,
beaucoup de boue, beaucoup de hautes marches faites de rocher à escalader.
Quelques fois il faut se tenir aux branches pour ne pas reculer. Cédric m’attends
sur les parties plus plates. Je me décide à prendre deux gels. Peut-être un peu
tard ? Ma lampe n’éclaire plus, quel con, je n’ai pas changé la pile au
dernier ravito. Cédric m’éclaire avec sa frontale, je change ma pile à 850 M d’altitude
sous la pluie en plein vent !! grrrr !! Quel idiot. On repart, ça va
mieux. On croise deux gars de l’organisation qui nous signale la proximité du
dernier ravito : ’’la ferme du cade’’ et effectivement rapidement on
arrive au ravito.
Coca, soupe, banane et taboulé…wahouu le mélange !!!!
Pas mal de coureurs sont arrêtés transis de froid avec leurs couvertures de
survies.
On repart. Bon maintenant il reste une descente et c’est fini. Et à nouveau, j’ai très très froid, les yeux
qui se ferment tous seuls. Je me demande comment je ne suis pas tombé,
heureusement c’est plat. Cédric avait froid aussi, il est parti un peu devant.
Et puis d’un coup, ça repart, je trottine. On aborde la dernière descente.
Et celle-là, elle est fortiche !! Un chemin de 50 Cm qui zigzag entre les
arbres et les buissons. De la boue bien glissante. Une femme galère pas mal, je
la double et mène bon train autant que l’on peut sans tomber. D’un coup on
remonte. Nous voilà devant la grotte du hibou. On passe à l’intérieur, c’est
fun !
A nouveau la descente et enfin le speaker ce fait entendre,
les tentes blanches éclairées apparaissent. Millau est là et nous attend. C’est
très joli. Dernières foulées et dernières traversé de boues.
L’arche de l’arrivée. Le speaker qui annonce mon nom. Ca y
est c’est fini. Sentiments bizarres. Heureux d’avoir terminé et en même temps l’impression
de débarquer, de revenir à la civilisation, les bruits, la lumière,… Mais ça
caille je suis trempé et super content d’avoir terminé. On a tellement imaginé
avec Cédric, le bon repas, la bonne douche, le fait d’être au chaud, de manger
des crocodiles Haribo dans notre lit en ‘’matant’’ la télévision.
Cédric est arrivé il y
a un quart d’heure. Il est 23h50 est j’ai terminé mon premier Ultra.
En conclusion, mon premier ultra : 104 Km et 4700 M+.
De la pluie sans arrêt qui a durci la course. Pour une fois je suis parti cool.
Est-ce que je serais arrivé si j’étais parti sur mon train classique ?? Je
ne sais pas, pas sûr. A mon avis, en
analysant, je pense que l’on peut faire autour de deux heures de moins, surtout
s’il avait fait beau. En tout cas merci à Cédric. Super course à deux.
BRAVO MON PIERRE
RépondreSupprimerINTERRESSANT LE RECIT...
Y A DES IMAGES QUI FRAPPENT.
ELLE EST BELLE LA MEDAILLE!!
MAM